Qu'est-ce qui a provoqué le krach boursier de 1929 ? 🧐
Le krach boursier de 1929, un tournant majeur dans l’histoire économique du XXe siècle, a marqué le début de la plus grave crise financière que le système capitaliste ait jamais connue. Ce cataclysme économique est survenu sans avertissement, émergeant de l’euphorie qui accompagnait une reconstruction rapide après la Première Guerre mondiale.
Cette crise, souvent référencée sous le nom de « Jeudi noir », a plongé la bourse de Wall Street, le cœur financier des États-Unis, dans une dépression sans précédent, dont les répercussions ont bouleversé l’ensemble de l’économie américaine. Au cœur de cette évènement d’octobre 1929, une spéculation débridée sur le marché boursier de New York, entraînant une inflation des cours des actions de plus de 300%, une hausse qui ne reflétait en rien la réalité économique de l’époque.
Cette bulle spéculative a fini par éclater, provoquant une chute drastique des cours des actions et ayant pour conséquence de plonger le pays dans une crise économique majeure. Les éléments de cette catastrophe financière se sont rapidement assemblés. D’une part, les investisseur délaissaient l’idée de percevoir des dividendes issus de véritables bénéfices de croissance. D’autre part, l’achat d’actions à crédit, dans l’unique but de les revendre le plus rapidement possible pour réaliser un profit maximal, est devenu monnaie courante.
Ces pratiques spéculatives effrénées ont ébranlé les fondements du marché boursier. Malgré des signe de prospérité apparente, l’économie était en réalité sur une pente glissante, rendant le krach non seulement inévitable mais aussi désastreusement profond.
Les origines de la crise
Contexte socio-économique avant 1929
Au début du XXe siècle, l’économie américaine connaissait une croissance remarquable. L’industrie, surtout l’automobile, semblait être le moteur de cette prospérité. La production industrielle augmentait, les salaires semblaient en hausse et la consommation connaissait une croissance prospère. L’Amérique de la fin des années 1920 semblait être un monde d’opportunités et de richesses sans fin.
Mais, derrière cette apparente prospérité, se cachaient des signe inquiétants. À partir de septembre 1929, un ralentissement économique réel commença à se faire sentir. Les stocks augmentaient alors que les ventes ralentissaient. De plus, les bénéfices des entreprises semblaient sur le point de baisser.
Dans le même temps, Wall Street, le centre financier du pays, connaissait une véritable effervescence. Les cours des actions connaissaient une hausse sans précédent. Des million d’Américains, de la classe moyenne aux plus riches, investissaient dans le marché boursier, souvent avec de l’argent emprunté. Beaucoup voyaient dans cette bulle spéculative un moyen rapide et facile de devenir riches.
Les causes du krach boursier
L’éclatement de la bulle boursière le jeudi noir d’octobre 1929 marque le début de la Grande Dépression. Plusieurs facteurs ont contribué à cet évènement qui a vu la bourse s’effondré.
Premièrement, une forte spéculation avait fait grimper les prix des actions bien au-delà de leur valeur réelle. De nombreux investisseur achetaient des actions à crédit, un phénomène connu sous le nom de « marge ». Cela signifie qu’ils empruntaient de l’argent pour acheter plus d’actions qu’ils ne pouvaient se permettre avec leurs propres fonds. Ce type de spéculation a alimenté la bulle boursière.
Deuxièmement, il y avait une déconnexion entre Wall Street et l’économie réelle. Malgré les indicateurs de ralentissement économique, beaucoup croyaient que la hausse des cours des actions continuerait indéfiniment. Enfin, le jeudi noir, la panique s’est installée. Les gens ont commencé à vendre massivement leurs actions, ce qui a provoqué une chute rapide des cours provoquant l’effondrement du marché.
Ainsi, la spéculation effrénée, l’achat d’actions à crédit et la déconnexion entre le marché boursier et l’économie réelle ont été les principales causes du krach boursier de 1929. La Grande Dépression qui a suivi a été l’une des période les plus sombres de l’histoire économique américaine et mondiale.
Le déroulement des évènements
Le « Jeudi Noir » : le jour du krach
Le 24 octobre 1929, un jeudi qui serait plus tard connu comme le « Jeudi Noir », marque la date clé du krach boursier. Dès le début de la journée de trading à Wall Street, la panique s’installe. Les cours des actions, qui avaient été gonflés par la spéculation, commencent à chuter rapidement.
En un temps record, des million d’actions sont vendues. Des spéculateurs, qui avaient acheté des actions à crédit dans l’espoir de revendre à un prix plus élevé, se retrouvent dans l’incapacité de rembourser leurs dettes. L’effondrement des prix provoque une onde de choc à travers le monde financier.
Pour tenter de stabiliser la situation, un groupe de banques de New York, mené par la banque Morgan, intervient. Ils injectent des capitaux dans le marché en achetant des actions à des prix élevés, espérant rassurer les investisseur et stopper la panique. Leur intervention a un effet temporaire, et le marché se stabilise un peu. Cependant, la confiance des investisseur est ébranlée, et le mal est fait.
Les semaines suivantes
Dans les semaines qui suivent le « Jeudi Noir », la situation ne fait qu’empirer. Malgré les tentatives de stabilisation du marché, une nouvelle vague de vente massive se produit le « Lundi Noir » et le « Mardi Noir », les 28 et 29 octobre. Le cours des actions continue de chuter, et le marché est en état de chaos.
La panique se propage au-delà de Wall Street à tout le système financier américain. Les banques, qui avaient prêté de l’argent aux spéculateurs, se retrouvent à court de liquidités. Des milliers d’entre elles font faillite, aggravant encore la crise.
Le krach boursier de Wall Street a des conséquences mondiales. De nombreux pays, déjà affaiblis par la Première Guerre Mondiale et les dettes de guerre, sont touchés. En particulier, l’économie allemande, fortement dépendante des prêts américains, est durement frappée, ce qui contribue à la montée du parti nazi d’Adolf Hitler.
Le krach boursier de 1929 marque le début de la Grande Dépression, une période de pauvreté et de chômage qui a touché des million de personnes dans le monde entier.
Les conséquences de la crise économique
L’impact sur l’économie américaine
La crise économique de 1929 a eu des conséquences dévastatrices sur l’économie américaine. La chute des cours des actions a entraîné une perte de confiance des entreprises et des consommateurs. Les entreprises ont réduit leurs investissements et leurs activités, ce qui a entraîné des fermetures d’usines et des licenciements massifs. Le taux de chômage a rapidement augmenté, touchant des million d’Américains.
Les consommateurs, confrontés à la perte de leurs économies et à la croissance du chômage, ont réduit leurs dépenses. La demande a chuté de manière significative, ce qui a entraîné une baisse de la production industrielle. Les salaires ont également diminué, aggravant encore la situation.
Face à cette crise sans précédent, le gouvernement américain a réagi en adoptant des mesure de relance économique. Le New Deal, lancé par le président Franklin D. Roosevelt, visait à stimuler l’économie par des programmes de travaux publics, la régulation des marchés financier et des mesure de protection sociale. Ces initiatives ont contribué à atténuer les effet de la crise, mais il faudra des années pour que l’économie américaine se redresse complètement.
La propagation de la crise à l’échelle mondiale
La crise de 1929 a rapidement gagné l’Europe puis le reste du monde, déclenchant une crise économique mondiale. Les pays européens, déjà affaiblis par les conséquences de la Première Guerre mondiale, ont été durement touchés. Les exportations vers les États-Unis ont chuté, entraînant une baisse de la production et du chômage. Des pays comme l’Allemagne ont été touchés de manière particulièrement sévère et une instabilité globale a favorisé l’émergence de régimes autoritaires tels que le parti nazi d’Adolf Hitler.
L’Asie a également subi les répercussions de la crise. Les exportations vers l’Occident ont diminué, ce qui a entraîné une contraction de l’industrie. Des pays comme le Japon ont cherché à se protéger par des mesure protectionnistes, contribuant à un climat économique mondial de plus en plus tendu.
La crise de 1929 a souligné l’interdépendance économique mondiale et a montré comment les problèmes dans un pays peuvent rapidement se propager à d’autres. Elle a également conduit à une remise en question des orientations économiques et financières, avec des efforts internationaux pour réguler les marchés et prévenir de nouvelles crise.
Les réponses au Krach boursier 1929
Les réformes gouvernementales
Face à la crise économique de 1929, les gouvernements ont été contraints de prendre des mesure radicales pour stimuler l’économie et rétablir la confiance des citoyens. L’une des réponses les plus marquantes a été la mise en œuvre du New Deal aux États-Unis sous la présidence de Franklin D. Roosevelt.
Le New Deal comprenait un ensemble de programmes et de réformes visant à créer des emplois, à soutenir les agriculteurs, à renforcer les réglementations financières et à mettre en place un système de sécurité sociale. Ces mesures ont permis de redynamiser l’économie américaine, de soulager les souffrances des citoyens touchés par la crise et de jeter les bases d’une économie plus équilibrée et résiliente.
D’autres pays d’Europe ont également mis en place des réformes gouvernementales pour faire face à la crise. En France, par exemple, le Front populaire a adopté des mesures de relance économique et a renforcé la protection sociale. Dans d’autres pays, des politiques de dépenses publiques ont été mises en place pour stimuler la demande et soutenir les secteurs économiques les plus touchés.
L’impact sur la pensée économique
La crise de 1929 a eu un impact profond sur la pensée économique et a remis en question les théories économiques en vigueur à l’époque. Elle a ouvert la voie à l’émergence de nouvelles idées et à la remise en cause des principes économiques dominants.
L’une des réponses intellectuelles à la crise a été l’émergence de l’économie keynésienne, du nom de l’économiste britannique John Maynard Keynes. Keynes a remis en question les théories classiques selon lesquelles les marchés s’autorégulent et a préconisé une intervention gouvernementale active pour stimuler l’économie en temps de crise. Les idées de Keynes ont influencé les orientations économiques mises en œuvre pendant et après la crise de 1929. L’accent mis sur la demande effective, les stratégies de relance budgétaire et la régulation des marchés sont devenus des éléments centraux de la pensée économique et ont contribué à façonner les politiques économiques des décennies suivantes.
Les leçons tirées de la crise de 1929
Les leçons économiques du Krach boursier?
La crise économique de 1929 a été un événement dévastateur qui a suscité des réflexions approfondies sur les causes profondes de la crise et les mesures nécessaires pour éviter de futures catastrophes financières. Parmi les principales leçons économiques tirées de cette crise figurent l’importance de la régulation et de la stabilité financière.
La déréglementation et la spéculation excessive ont été identifiées comme des facteurs clés ayant contribué à l’effondrement du marché. En réponse, les gouvernements ont mis en place des réglementations plus strictes pour encadrer les activités financières, telles que la création de la Securities and Exchange Commission (SEC) aux États-Unis. Ces mesures visaient à instaurer une plus grande transparence et à prévenir les pratiques spéculatives risquées.
De plus, la stabilité financière est devenue une préoccupation majeure. Les crises bancaires et les faillites en cascade qui ont suivi le krach de 1929 ont souligné la nécessité de renforcer les institutions financières et d’assurer la stabilité du système bancaire. Les gouvernements ont mis en place des mécanismes de supervision et de contrôle plus rigoureux pour prévenir les crises financières.
Les leçons politiques apprises
La crise de 1929 a également eu un impact politique considérable. Elle a contribué à déclencher des bouleversements politiques et a façonné la politique économique moderne.
L’une des conséquences politique majeures de la crise a été son rôle dans le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. La montée du chômage, de la pauvreté et de l’instabilité économique a favorisé l’émergence de régimes autoritaires et populistes, tels que le parti nazi d’Adolf Hitler en Allemagne. La crise économique a été un terreau fertile pour les mouvements politiques extrémistes qui ont alimenté les tensions géopolitiques et conduit au conflit mondial.Les gouvernements ont reconnu la nécessité d’intervenir activement dans l’économie pour atténuer les effets des crise et promouvoir la stabilité économique. Le New Deal de Franklin D. Roosevelt aux États-Unis en est un exemple emblématique. Les politiques de relance économique, de régulation et de protection sociale mises en œuvre à cette époque ont jeté les bases du modèle d’État-providence qui perdure encore aujourd’hui.
La crise de 1929 a engendré des réflexions approfondies sur les plans économique et politique. Les leçons tirées de cette crise ont conduit à des mesures visant à réguler les marchés financiers, à assurer la stabilité financière et à renforcer le rôle de l’État dans l’économie. Ces leçons ont eu un impact durable sur les politiques économiques et les institutions financières, et ont contribué à prévenir de futures crises économiques majeures.