IPO : L’explication simple pour briller au repas de famille
Une IPO (Initial Public Offering) ou « introduction en bourse » en bon français, c’est le moment où une entreprise privée décide de vendre ses actions au grand public pour la première fois. Si vous comparez une entreprise à une fête super exclusive où seuls quelques invités VIP (investisseurs privés, capital-risqueurs) pouvaient entrer, l’IPO, c’est quand la fête passe en mode « open bar ». Le capital de l’entreprise ouvre grand ses portes au public… à condition d’acheter un ticket d’entrée ! » Ces tickets, ce sont les actions.
Je me souviens de l’IPO de Facebook en 2012 – j’étais encore étudiant et je rêvais de pouvoir acheter des actions de ce réseau social que j’utilisais tous les jours. C’était la première fois que je me sentais connecté à une entrée en bourse !
Pourquoi une entreprise fait une IPO ?
Lever des fonds (beaucoup de fonds)
La principale motivation est généralement de récolter de l’argent frais pour financer la croissance. Mon amie Sarah travaillait dans une startup qui a fait une IPO l’an dernier – ils ont levé 300 millions d’euros en un jour ! De quoi financer leur expansion internationale sans avoir à supplier des investisseurs un par un.
Permettre aux premiers investisseurs de « sortir »
Les fondateurs et investisseurs précoces veulent parfois transformer leurs parts « sur papier » en vrai argent. Après avoir risqué leur mise pendant des années, l’IPO leur permet enfin d’encaisser leurs gains. J’ai croisé un des premiers employés de Spotify après leur IPO – disons qu’il ne comptait plus ses dépenses au restaurant 😉.
Gagner en notoriété auprès du public
Être « coté en bourse » donne une légitimité et une visibilité énormes. Quand Doctolib envisageait son IPO (finalement repoussée), ce n’était pas juste pour l’argent, mais aussi pour asseoir sa crédibilité face aux géants américains de la santé numérique.
Attirer et retenir les talents déjà presents
Offrir des stock-options (actions à prix préférentiel) est plus attractif quand les employés peuvent facilement les vendre en bourse. Un ami développeur a rejoint une startup pré-IPO plutôt qu’une grande entreprise pour cette raison précise – il a divisé son salaire par deux mais espère bien le multiplier par dix grâce aux options !
Comment ça marche concrètement une IPO ?
1. La longue préparation d’une IPO
Avant l’IPO, l’entreprise doit mettre ses comptes à nu, se conformer à des tonnes de réglementations et préparer des documents détaillés. C’est comme préparer sa maison pour une vente – tout doit être impeccable !
Un CEO m’a confié que les 6 mois précédant leur IPO avaient été les plus intenses de sa carrière : « On dormait 4 heures par nuit, on avait 10 cabinets de conseil qui passaient notre entreprise au peigne fin, et on devait en même temps continuer à faire tourner la boutique ! »
2. Le roadshow avec les investisseurs
Les dirigeants partent ensuite en tournée mondiale pour présenter leur entreprise aux gros investisseurs institutionnels. J’ai assisté à l’un de ces événements pour une entreprise tech – c’était un mélange de pitch commercial ultra-rodé et de séance de questions-réponses parfois très techniques. Les dirigeants ressemblaient à des rockstars en tournée… mais en costumes !
3. La fixation du prix de lancement
C’est LE moment crucial. L’entreprise et ses banquiers déterminent le prix de l’action pour le premier jour. Trop haut, et personne n’achètera ; trop bas, et l’entreprise « laisse de l’argent sur la table ».
Le cas de Deliveroo est resté dans les annales : leur IPO à Londres en 2021 était tellement surévaluée que le titre a plongé de 30% dès les premières minutes. Aïe ! 📉
4. Le grand jour (ring the bell!)
Le jour J, le CEO sonne généralement la cloche d’ouverture à la bourse, les premières actions sont échangées, et tout le monde regarde fébrilement les écrans pour voir si le prix monte ou descend.
L’IPO de Zoom en 2019 reste mon exemple préféré : +72% dès le premier jour ! J’imagine la fête dans leurs bureaux ce soir-là 🎉.
Est-ce que investir lors d’ une IPO est une bonne idée ?
Alors là, sujet sensible… La vérité ? Les IPO sont souvent plus risquées que les actions établies :
Les avantages des IPO ✅
- Vous entrez au « rez-de-chaussée » d’une entreprise potentiellement révolutionnaire
- Les entreprises arrivent généralement en bourse au moment où leur croissance est forte
- C’est excitant (ok, ce n’est pas un argument rationnel, mais c’est vrai !)
Les inconvénients d’une IPO ⛔
- Les premiers investisseurs et employés vendent souvent massivement après l’IPO quand leur « lock-up period » (période durant laquelle ils ne peuvent pas vendre) expire
- L’historique financier est limité et parfois « embelli » pour l’occasion
- Les banques et gros investisseurs ont déjà pris les meilleurs morceaux avant vous
Mon conseil personnel ? Ne mettez pas toutes vos économies dans une IPO, même si votre cousin vous jure que « ça va exploser » !
Les IPO légendaires : succès et catastrophes
Les méga-succès qui font rêver
- Google (2004) : IPO à 85$ l’action. Aujourd’hui ? Plus de 2500$ après splits (divisions d’actions). Si vous aviez investi 10 000€, vous auriez plus de 300 000€ aujourd’hui !
- Amazon (1997) : IPO à 18$ (équivalent à 1,50$ aujourd’hui après splits). Un investissement de 1000€ à l’époque vaudrait environ 2 millions d’euros aujourd’hui. Oui, vous avez bien lu !
- Apple (1980) : Probablement l’IPO la plus réussie de tous les temps avec un retour sur investissement de… +230 000% depuis l’introduction ! 🤯
Les fiascos mémorables
- Facebook (2012) : Considérée comme un désastre à court terme avec -50% dans les mois suivant l’IPO… avant de devenir un immense succès sur le long terme !
- WeWork (2019-puis-2023) : Valorisée 47 milliards avant son IPO avortée, puis finalement introduite à 9 milliards en 2023… pour s’effondrer à moins de 1 milliard aujourd’hui.
- Snapchat (2017) : -30% dans les quatre mois suivant l’IPO et des années de montagnes russes depuis.
Ce que ça me rappelle ? Même les entreprises qui finissent par réussir peuvent connaître des débuts difficiles en bourse !
Les tendances actuelles sur les IPO 🔮
L’ère des SPAC (en perte de vitesse)
Les SPAC (Special Purpose Acquisition Companies) ont été LA grande tendance de 2020-2021. C’est une sorte d’IPO « express » où une entreprise fusionne avec une coquille déjà cotée en bourse.
J’ai failli investir dans une SPAC en 2021, mais quelque chose me retenait… Heureusement ! La plupart se sont effondrées depuis. Comme me l’a dit un ami banquier : « Les SPAC, c’était l’équivalent financier des mariages de Las Vegas – rapides, excitants, mais avec un taux de divorce stratosphérique » 😅.
Les direct listings
Spotify, Slack, Palantir ont opté pour cette méthode alternative où l’entreprise entre en bourse sans émettre de nouvelles actions. C’est moins cher et plus transparent, mais aussi plus risqué car il n’y a pas de « price stabilization » par les banques.
Les IPO retail-friendly
Certaines entreprises (comme Airbnb ou Robinhood) réservent désormais une partie de leurs actions aux petits investisseurs particuliers lors de l’IPO, plutôt que de tout donner aux institutionnels. Démocratique et sympathique !
Comment participer à une IPO quand on est un petit investisseur ? 🧐
Passer par votre courtier
La plupart des courtiers en ligne proposent parfois de participer à des IPO, mais les allocations sont souvent limitées. J’ai essayé d’obtenir des actions Bumble lors de son IPO via mon courtier – on m’a attribué… 2 actions ! Pas de quoi devenir millionnaire 😂.
Attendre quelques jours/semaines après l’IPO
Personnellement, c’est ma stratégie préférée. J’attends de voir comment le titre se comporte, j’analyse les premiers rapports d’analystes, et j’investis si je reste convaincu. J’ai acheté Airbnb 3 semaines après son IPO, après une petite correction – bien plus serein !
Les ETF spécialisés
Il existe des ETF qui se concentrent sur les entreprises récemment introduites en bourse (comme le Renaissance IPO ETF). C’est une façon diversifiée de s’exposer aux IPO sans mettre tous ses œufs dans le même panier.
IPO : les questions que tout le monde se pose
Comment savoir si une IPO est surévaluée ?
C’est LA question à 1 million d’euros ! Quelques indices :
- Comparez les ratios (P/E, P/S) avec des entreprises similaires déjà cotées
- Méfiez-vous du « hype » médiatique excessif (les IPO les plus médiatisées sont souvent les plus surévaluées)
- Regardez qui vend : si tous les insiders se ruent vers la sortie, c’est rarement bon signe
Quelle est la « lock-up period » ?
C’est la période pendant laquelle les employés et investisseurs existants ne peuvent pas vendre leurs actions (généralement 3 à 6 mois). Attention, la fin de cette période coïncide souvent avec une baisse du cours car beaucoup en profitent pour encaisser leurs gains !
Un ami avait investi dans Uber juste après l’IPO, tout excité. Je lui avais conseillé d’attendre la fin du lock-up… Le titre a chuté de 40% quand les employés ont pu vendre. Il m’offre encore des cafés pour me remercier de ce conseil 😉.
Les IPO sont-elles réservées aux « riches » ?
De moins en moins ! Avec l’émergence de plateformes comme PrimaryBid en Europe ou les programmes dédiés de certains courtiers, les petits investisseurs peuvent plus facilement participer. Mais soyons honnêtes : les meilleures opportunités restent souvent réservées aux gros clients des banques d’investissement.
Conclusion : IPO, opportunité ou piège à éviter ? 🎯
Après avoir suivi et parfois investi dans des dizaines d’IPO, voici ma conclusion personnelle :
Les IPO sont comme les films très attendus : il y a parfois des chefs-d’œuvre qui marquent l’histoire (Google, Amazon), mais beaucoup de déceptions survendues avec un bon trailer (WeWork, Deliveroo).
Si vous décidez d’investir dans une IPO :
- Ne mettez qu’une petite partie de votre portefeuille (5% maximum selon moi)
- Pensez long terme – Facebook semblait un désastre après son IPO, mais a fait fortune pour les patients
- Faites vos devoirs : lisez le prospectus (ou au moins son résumé), comprenez le modèle économique
- Considérez l’option d’attendre quelques mois après l’IPO – beaucoup de titres baissent une fois l’euphorie initiale passée
Ma philosophie ? Je préfère rater une opportunité que perdre mon capital. Les bonnes entreprises restent bonnes même quelques mois après leur IPO !